Un paradoxe cruel
Il faut entre 200 et 1 000 ans, parfois plus, pour former seulement deux centimètres de sol arable. C’est un processus lent, influencé par le climat, la végétation ou encore l’activité biologique du sol. À l’échelle humaine, le sol est donc une ressource que l’on peut qualifier de non-renouvelable.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 90 % des sols arables mondiaux pourraient être menacés d’ici 2050. Les sols fertiles et productifs peuvent être dégradés par l’érosion due au vent et à l’eau, la salinisation, la compaction, l’acidification, la pollution ou l’utilisation de pratiques agricoles non durables. Le paradoxe est cruel : ce qui met des siècles à se former peut être emporté en quelques années à peine.
Pour celles et ceux qui connaissent peu l’agriculture ou les sols, la terre sous nos pieds peut sembler uniforme. Pourtant, c’est une illusion. Un sol fertile et un sol dégradé n’ont rien en commun. La différence entre les deux est cruciale : l’un peut nourrir la vie, l’autre en est incapable.
Le sol est un organisme vivant dont nous dépendons profondément. Ce n’est pas qu’un simple tas de terre… Et sa santé mérite certainement toute notre attention.