La culture en serre

Les serres ont le vent dans les voiles… ou dans les volets!

Posté le 4 octobre 2022
La construction de serres monte en flèche depuis les dernières années au Québec. Leur popularité est telle qu'il faut se prendre d'avance pour en commander, car il y a souvent une file d'attente. Que se cache-t-il derrière cet intérêt grandissant pour la serriculture?
Catherine Dallaire, Agronome

Derrière la tendance serriculture

Plusieurs facteurs accentuent l'effervescence actuelle. D'abord, de nouveaux programmes d’aide financière ont vu le jour en 2020 afin d'aider les producteurs et productrices à investir dans ce type de structures. L’objectif du gouvernement provincial était alors d’augmenter l’autonomie alimentaire du Québec en stimulant l'investissement serricole. L’accentuation des effets des changements climatiques rend de plus en plus difficile la production en champ pour certaines cultures. Grêle, pluies torrentielles, chaleurs extrêmes, gels imprévus; voilà les joies de la production agricole en 2022. Cette instabilité incite les producteurs et productrices à transférer leurs cultures sous des serres, leur permettant ainsi de contrôler davantage les paramètres environnementaux auxquels ils font face. Un nouvel effet de popularité pour la production hivernale de légumes se fait aussi sentir chez les jeunes maraîchers et maraîchères. Il y a là un réel désir de repousser les limites de ce qui est possible dans notre climat et cet intérêt se transpose souvent par l’achat de structures comme des serres, des tunnels chenilles et différentes formes d’abris.

Pour l’achat local… à long terme!

Bien sûr, avec ce genre de tendances, on espère que les consommateurs suivent la vague…et il semble que ce soit le cas! La pandémie en a réveillé plus d'un sur l'importance de l'achat local et les Québécois sont davantage conscients de l’impact environnemental qu’ont leurs achats quotidiens. Sachant toutefois qu'on parle ici d'investissements substantiels du côté des agriculteurs et agricultrices, s'étalant souvent sur plusieurs années, espérons que l'acheteur québécois n'oubliera pas trop vite sa leçon et que l’habitude « d'acheter local » en sera une de long terme.

Catherine Dallaire, Agronome