Le maraîchage hivernal en plein essor

Cultiver des légumes en saison froide

Posté le 8 décembre 2022
Certains d'entre nous ont envie de prendre une pause en hiver, tandis que d'autres se lancent plutôt dans un projet d'envergure : la production maraîchère hivernale. La tendance est forte chez les maraîchers et maraîchères et de nouvelles techniques de production nordique font leur apparition.
Catherine Dallaire, Agronome

Quel est l'intérêt de la production maraîchère hivernale?

L'élongation de la saison de production donne l'occasion aux producteurs et productrices d'étirer leurs périodes d’entrées monétaires annuelles, car autrement, les mois hivernaux sont sans revenu ou presque. Pour certains, c’est aussi par conviction d’augmenter notre autonomie alimentaire québécoise que cette démarche est entreprise. En fonction de notre type de mise en marché et des techniques culturales adoptées, offrir des produits en hiver peut aussi s'avérer profitable, mais plusieurs défis importants doivent être maîtrisés afin d’y arriver.

L’énergie, l’enjeu principal de la culture de légumes hivernale

L'idée n'est évidemment pas de produire des fruits de la passion en plein mois de janvier québécois. Les coûts énergétiques pour recréer des conditions climatiques optimales en serres chauffées sont inaccessibles aux producteur(trice)s standards, mais aussi, l'impact environnemental de la consommation énergétique nécessaire pour chauffer ainsi de telles structures en hiver est trop important.

Le mouvement actuel tente donc, sommairement, de réussir à produire des légumes en utilisant un minimum d'énergie possible. On utilise des techniques de maraîchage nordique, comme l’implantation d’un itinéraire technique basé sur les jours qui raccourcissent, l’installation d’abris simples comme des tunnels chenilles, des mini-tunnels et des couvertures flottantes ou bien la sélection de cultivars plus résistants au froid. Les températures basses, mais aussi les vents glaciaux et le manque de lumière, sont des défis majeurs.

On oublie souvent à quel point cultiver ici, dans notre climat nordique, demande des connaissances nichées. Je suis persuadée que nos confrères et consœurs du sud seraient bien impressionnés de voir les rendements que nous obtenons. Même quand les ours n'osent pas sortir le bout de leur nez dehors…il y aura toujours les maraîchers québécois qui seront prêts à le faire!

Catherine Dallaire, Agronome